Joci indica… Amélie Nothomb

L’esprit humain souffre d’une carence intellectuelle fondamentale : pour qu’il comprenne la valeur d’une chose, il faut le priver de cette chose.

Amélie Nothomb, Attentat (1997)

Elle, avec ses chapeaux marquants, ses vêtements noirs et son regard profond, qui lutte contre le sexisme et qui pose pour les couvertures de ses romans autobiographiques comme propriétaire de son écriture et de son histoire, c’est l’une des plus grandes écrivaines belges de l’actualité. Romancière d’expression française, Amélie Nothomb nous fait réfléchir avec ses jeux de mots, son humour et sa façon de raconter ses souvenirs. 

Je vous présente deux œuvres de cette femme qui m’a fait découvrir la littérature belge. 

Métaphysique des tubes (2000), c’est un roman, avec des traits autobiographiques, qui peut nous surprendre par la façon légère et en même temps choquante dont Nothomb décrit son enfance, marquée par la mort, les poissons de compagnie qu’elle n’aimait pas, et sa vie au Japon. C’est un roman qui, au début, se construit comme une parodie de la Genèse, et qui peut choquer le lecteur par sa manière de présenter l’évolution de l’être humain, sortant du néant, incapable d’exprimer la moindre émotion, passant à l’état de la conscience du « moi », pour finalement avoir une mémoire (qu’il aimera ou pas).

Attentat (1997) est un roman inspiré du grotesque hugolien (de Victor Hugo, auteur français du XIX^e siècle), qui nous fait réfléchir à ce que la société voit comme normal. Un personnage grotesque et en même temps sublime écrit son histoire pour montrer à la société que le laid a une place aussi importante que le beau. 

Ces deux œuvres ont en commun le croisement entre la philosophie et la littérature. Leurs histoires présentent des symboles, des mythes et se rejoignent entre le grotesque et le sublime.

Je vous invite à découvrir son écriture.