Des femmes qui lisent des femmes

Fernanda / Christiane Taubira

En 2016, Christiane Taubira quittait le poste de garde des Sceaux, ministre de la Justice, qu’elle occupait depuis 2012. Quelques mois plus tard, le président de la République revenait sur son projet de déchéance de nationalité pour les Français binationaux ayant commis un acte terroriste – l’objet du  désaccord à l’origine de sa démission.

Avec sa plume lucide, profonde et souvent émouvante, Christiane Taubira se demande comment préserver les valeurs qui sont le socle de la République face aux attentats, à l’état d’urgence… Elle revient sur le soir fatidique du 13 novembre, marqué par une série de fusillades et d’attaques-suicides islamistes, sur le traumatisme qui s’en est suivi et sur l’absurdité du projet de loi auquel échapperaient les terroristes à la seule nationalité française. 

Politique, mais pas politicienne, elle refuse d’offrir une vision simpliste du problème, et donne la parole à une pléiade  d’artistes très diversifiés allant de Simone Weil à Nina Simone pour exprimer son amour de  la jeunesse et de la fraternité.

À l’occasion de sa participation au podcast La Poudre, déjà recommandé sur ce blog, Christiane Taubira explique que pour elle, écrire à la première personne, c’est accepter de se livrer. Et c’est ce qu’elle fait dans cet essai. Cette femme a beaucoup à nous apprendre sur le respect et la liberté. Écoutons-la.

Jocileide / Scholastique Mukasonga 

“Ma mère n’avait qu’une idée en tête, le même projet pour chaque jour, qu’une seule raison de survivre : sauver ses enfants.”

Scholastique Mukasonga, écrivaine franco-rwandaise, dédie le roman “La Femme aux pieds nus” à sa mère. Un roman qui nous présente une mère protectrice au milieu de conflits, qui nous raconte une histoire intense et pleine de sentiments. 

Lire ce roman peut être un défi pour ceux qui débutent dans la lecture littéraire en français. On y trouve des mots qui ne font pas partie de notre quotidien, mais qui peuvent nous transporter vers une autre culture et à la découverte d’un peuple avec son histoire de combat et sa diaspora. 

Vous pouvez lire le texte en français et sa traduction en portugais réalisée par Marília Garcia, (titre en portugais: A mulher de pés descalços) pour découvrir cette femme qui lutte contre le racisme et l’intolérance.

Verônica / Amélie Nothomb

Amélie Nothomb a une écriture claire et accessible. Même si elle se penche sur des sujets pas si simples. Voilà la caractéristique qui a attiré mon attention dans ses textes : c’est une lecture intéressante et je dirais même curieuse.

Je vous conseillerais le premier texte que j’ai lu de l’auteure : la métaphysique des tubes. (d’ailleurs, les titres des œuvres d’ Amélie Nothomb sont superbes !)

On a déjà vu cette œuvre ici dans le blog. Vous pouvez en lire un peu plus ici. 😉

Loulou / Valérie Valère 

“C’est terrible de ne pouvoir écouter que ses pensées, c’est cela la torture du silence.”  (Le pavillon des enfants fous)

Valérie Valère est une jeune écrivaine française dont la naissance est  refusée par sa mère et qui, à l’âge de 13 ans, est internée en hôpital psychiatrique pour anorexie mentale. Dans une partie de son œuvre, elle dénonce le milieu hospitalier qu’elle  décrit comme « coercitif, humiliant et déshumanisant ». Solitaire, elle voit le cirque comme un moyen de fuir la réalité. À l’âge de 17 ans, elle écrit  Le Pavillon des enfants fous, un best-seller. Elle quitte la vie de façon tragique : elle se suicide alors qu’elle n’a que 21 ans, nous laissant une oeuvre sublime, marquante et émouvante.

Laura / George Sand (Amantine Lucile Aurore Dupin)

Amantine Lucile Aurore Dupin, plus connue sous son nom de plume George Sand, est une écrivaine et journaliste française qui vécut au 19ème siècle. Au long de son parcours littéraire composé de romans champêtres, articles, pièces de théâtre et correspondances, George Sand ne cessa de défendre les droits des femmes. En plus de ses écrits, elle remit aussi en question les différences homme-femme par son mode de vie, en s’habillant comme un homme et en fumant des cigares en public, choses inouïes à son époque. 

Outre son combat pour l’indépendance des femmes, George Sand se battit pour la République française à travers à ses textes et ses activités politiques. Ses œuvres et sa personnalité publique lui permirent ainsi de côtoyer d’autres grands écrivains comme Gustave Flaubert et Honoré de Balzac avec qui elle entretint d’étroites relations.  Il n’est pas étonnant donc, que lors de ses obsèques en 1876, Victor Hugo ait écrit l’éloge funèbre “Je pleure une morte, et je salue une immortelle.”. 

Karla / Simone de Beauvoir

À mon avis, il y a des auteurs (bien que des “auteures”, “autrices”… écrivaines) qui n’ont simplement pas de prédécesseurs : leur originalité est incontestable ! C’est le cas de Simone Lucie-Ernestine-Marie Bertrand de Beauvoir (1908-1986), plus connue sous le nom de  Simone de Beauvoir. Elle est une écrivaine française, philosophe, professeure, mémorialiste et féministe, considérée comme l’une des plus grandes représentantes de l’existentialisme en France. 

Passionnée par les livres depuis son plus jeune âge, elle a écrit plusieurs ouvrages. Et à 52 ans, dans son ouvrage La force de l’âge, publié en 1960, elle synthétise sa vision du monde de son époque  dans une phrase frappante et aussi très actuelle: “Rien ne nous limitait, rien ne nous définissait, rien ne nous assujettissait ; nos liens avec le monde c’est nous qui les créions ; la liberté était notre substance même.”